Monsieur le Directeur,
Après avoir beaucoup réflechi, en fait, pendant plus de dix ans, j'ai finalement pris la décision de vous écrire car c'est, sans doute, grâce à vous que maintenat je suis un homme libre.
Je me souviens que lors de mon arrivée à votre maison d'arrêt vous êtes venu me rendre visite dans ma cellule, la première nuit que j'y suis resté. Même si vous aviez l'air sérieux, c'était votre voix qui laissait voir comment vous étiez vraiment, un homme gentil et compréhensif, malgré votre métier. C'est pourquoi je voudrais vous raconter ma fuite. En effet, le jour où vous avez reçu un invité très important, le même jour où vous aviez laissé la porte d'entrée ouverte, je me promenais tout seul, sans aucune pensée dans ma tête. Quand je me suis aperçu de votre négligence par rapport à la porte, je suis resté impassible un petit moment. J'ai bien ouvert mes yeux pour me convaincre que ce que je voyais c'était réel et pas une hallucination provoquée par des nuits d'insomnie. Donc, j'ai réalisé qu'une opportunité comme celle-là ne se réproduirait plus, et je suis sorti tout à l'aise, comme si je sortais de chez moi pour aller chez le coiffeur. Je vous assure que même si j'avais l'allure calme, mon coeur battait si fort que je ne pouvais pas comprendre comment personne ne s'en rendait compte.
Alors, cher directeur, je dois vous dire merci. Merci parce que grâce à vous, j'ai pu en sortir et j'ai pu changer aussi, améliorer en tant que personne. Comme vous voyez, je vous dois plus que ma liberté, je vous dois tout ce que je suis aujourd'hui.
Il faut dire au revoir maintenant, les rues de Paris sont tellement bruyantes, ¿n'est-ce pas? J'éspère que je vous verrai un jour pour vous serrer la main.
Bien à vous,
Serge LeLoup